Sergeï Korolev


Sergueï Korolev est né le 30 décembre 1906[ii] dans la petite ville de Zhitomir, près de Kiev, en Ukraine. Sa mère, Maria Nikolaevna Moskalenko, issue d’une vieille famille cosaque, avait contracté, sous la pression parentale, un mariage malheureux avec Pavel Yakovlevitch Korolev, professeur de littérature au gymnase [lycée] local. Ses parents ont divorcé lorsqu’il avait trois ans et le jeune Korolev et sa mère ont déménagé à Nezhin chez les parents de Maria. Maria Nikolaevna a repris des cours à Kiev et s’absentait régulièrement. Sergueï a été élevé par ses grands-parents. Bon élève solitaire, il a vécu à Nezhin jusqu’à huit ans. Il a ensuite rejoint sa mère qui s’était remarié à Odessa avec Grigori Mikhaïlovitch Balanin, un jeune ingénieur électricien qu’elle avait rencontré lors de ses études à Kiev. Korolev s’est passionné pour l’aéronautique dès son plus jeune âge. Par ses lectures, il a découvert les exploits des pionniers de l'aviation à travers le monde. À l'âge de dix-sept ans, il a rejoint un club de planeurs dans la ville d'Odessa et est devenu le leader du club aéronautique. C’était un étudiant besogneux. C’est à cette époque qu’il est tombé amoureux de sa jolie camarade de classe, Ksenia Vincentini. En 1926, après deux années passées à l’école Polytech de Kiev, il s'est inscrit à l'école technique supérieure de Moscou, l’institut Bauman, dans le département d'aérodynamique et est entré pour la première fois en contact avec le célèbre concepteur aéronautique soviétique Andrey N. Tupolev qui était professeur à l'université. Il a appris l’ingénérie aéronautique, avec des cours de mécanique de vol, d’aérodynamique, de conception et de construction d’avions. Dans le cadre de sa thèse, Korolev a conçu un planeur à grande échelle qu'il a testé en vol, le SK-4 ; En 1930, grâce à ce projet, Korolev a obtenu son diplôme d’« ingénieur en aéromécanique». Pendant ces années d’études, il est resté en contact avec Ksenia, et en aout 1931, ils se sont mariés. Ils avaient vingt-quatre ans tous les deux.
En mars 1930, il est entré à l’Institut central d’aérodynamique, le TsAGI, prestigieux organisme de recherche, où il a participé aux essais du TB-5, un avion lourd conçu par Dmitriy P. Grigorovich, le père des hydravions qu’il observait à Odessa lorsqu’il était enfant. C’est à cette période qu’il a découvert, lors d’expositions, les œuvres de Goddard, Oberth, Tsiolkovsky et Kondratyuk. Fin 1930, Korolev, atteint du typhus, s’est retrouvé hospitalisé dans un état grave, il a passé la plupart de son temps à lire et à se plonger dans les œuvres de Tsiolkovsky, il a écrit aussi des articles sur les planeurs qu’il a publié dans des revues techniques. Il s’est passionné pour les explorations spatiales et les fusées. En mars 1931, les médecins l’ont autorisé à reprendre ses activités professionnelles. Il est retourné travailler à la mise au point du TB-5 qu’il devait tester en vol. A cette période, il a rencontré par hasard au siège de l’Osoaviakhim Friedrich Tsander qui lui a proposé de rejoindre un petit groupe d’ingénieurs passionnés de la propulsion à réaction. Il a été impressionné par les propos de Tsander et ses idées sur la construction d’un moteur de fusée. Le jeune Korolev a imaginé combiner ce moteur avec un planeur et créer un avion volant à très haute altitude. Il a ainsi rejoint le GIRD.