Une femme dans l'espace
Des rapports circulant dans la communauté occidentale de Moscou la semaine dernière ont mentionné deux pionniers de fusées, figures clés probables du programme spatial soviétique. Bien que l'identité des meilleurs scientifiques dans ces emplois reste un secret officiel, un certain nombre d’articles non officiels ont évoqué deux académiciens, Valentin P. Glushko, un ingénieur en combustion, et Sergei P. Korolev, ingénieur en mécanique. Ces articles ne peuvent être confirmés par des sources officielles. Les principales figures de l'effort spatial soviétique ont été dissimulées derrière des désignations telles que concepteur en chef et théoricien en chef, apparaissant toujours dans la presse soviétique avec des initiales majuscules.[3]
Malgré la découverte des noms de Glushko et de Korolev, les occidentaux rencontraient des difficultés à repérer les vrais leaders du programme. En avril 1961, la Central Intelligence Agency a affirmé que l'effort spatial était dirigé par la "Commission inter institutions pour les communications interplanétaires sous le Conseil d'astronomie de l'Académie des sciences", un organisme qui avait été rendu public par les médias soviétiques au milieu des années 50, pour leur participation à l'Année géophysique internationale.
Entre 1961 et 1963, malgré les querelles politiques croissantes et la forte concurrence, les Soviétiques avaient réussi à lancer le premier humain dans l'espace, à effectuer le premier vol d'une journée, à effectuer le premier « vol de groupe », à mener la plus longue mission spatiale à ce jour et à lancer la première femme au monde en orbite. C'était une superbe démonstration de force pour une nation dont la capacité technologique avait longtemps été critiqué par beaucoup.
[1] Nikolay Kamanin, Skrytiy kosmos, 1960-1963, p. 182 ; résumé traduit par B. Hendrickx. “The Kamanin Diaries 1960- 1963”, Journal de la British Interplanetary Society, Articles
[2] Skopinskiy, “State Acceptance of the Space Program", p. 76 cité par Asif A. Siddiqi dans Challenge to Apollo: The Soviet Union and The Space Race, 1945-1974.
[3] Theodore Shabad, “Soviet Space Planners: Identity Believed Known”, New York Times. November 12/1963, p. 2
La période qui a précédé les lancements de Vostok 3 et 4 a été très chargée et éprouvante pour Korolev, qui souhaitait superviser tous les sujets. Le 25 aout, un lanceur Molniya 8K78 a décollé avec le véhicule n°3 de la station interplanétaire automatique 2MV-1 (projet MV Mars-Venera), sonde a destination de Mars. Cinq jeunes femmes ont assisté à leur premier lancement depuis la plate-forme d'observation d'IP-1. Le lancement s'est bien déroulé, mais le moteur du quatrième étage n'a brûlé que pendant 45 secondes sur les 240 prévues. La sonde est restée en orbite terrestre. Kamanin a noté dans son journal que la réussite du lancement avait donné confiance aux futures cosmonautes. Deux lancements de sonde 2MV-1 et 2MV-2 se sont poursuivis sans succès les 1er et 12 septembre.
Même pour un bourreau de travail comme Korolev, des journées de travail de dix-huit heures ne lui suffisaient pas. Cette surcharge d’activité a provoqué des problèmes physiques. Peu de temps après les missions de Vostok 3 et 4, il a été en proie à des saignements intestinaux, entrainant des douleurs insupportables et une hospitalisation. Après un séjour à l’hôpital, d’où il est sorti le 15 septembre, son médecin lui a ordonné de prendre de courtes vacances dans la station balnéaire de Sotchi. Fidèle à lui-même, il a emmené son travail avec lui et a passé de nombreuses heures au téléphone avec Kamanin et Yazdovskiy pour planifier les missions futures.
La seule certitude de la mission suivante était qu’elle inclurait une femme. En revanche des questions restaient sans réponse : vol solo, vol en groupe, durée de la mission. Il semble que la date prévisionnelle serait en mars-avril 1963, même si Smirnov souhaitait un vol dès le mois d’octobre. Les cinq femmes sélectionnées ont continué tout au long de l’année 1962 des entrainements intensifs. Contrairement au groupe masculin où on pouvait trouver un sentiment d’unité, le groupe féminin était composé de fortes individualités avec un climat de compétitivité important. Il était évident que les quatre compétitrices non retenues n’auraient que peu de chance d’effectuer un second vol, contrairement aux hommes.


Tereshkova, Kuznetsova et Solovyeva examinant du matériel photographique lors d'une séance de formation en 1962.
Kuznetsova, la plus jeune du groupe, s’est trouvée éloignée de la compétition à la suite de mauvaises réactions dans la centrifugeuse. Ponomareva était la favorite en raison de son excellente santé et de ses performances théoriques, c’était la seule scientifique du groupe. Mais Kamanin la trouvait trop indépendante, légèrement insoumise, et ce caractère n’était pas acceptable dans l’esprit quelque peu sexiste de Kamanin. Terechkova, l’autre favorite, était plus docile et correspondait plus à l’image de la femme socialiste telle que l’imaginait Kamanin. Les quatre femmes ont passé brillamment leur examen final en novembre, toutes ont reçu d’excellentes notes et le grade militaire de sous-lieutenant. Kamanin a résumé leurs forces et leurs faiblesses dans son journal :
Ponomareva a la meilleure préparation théorique et est plus talentueuse que les autres - elle dépasse tout le reste en vol - mais elle a besoin d’évoluer. Elle est arrogante, égocentrique, exagère ses capacités et continue de boire, de fumer et de se promener (bien qu'elle ait un mari et un fils de quatre ans). Solovyeva est la plus objective de toutes, plus solide physiquement et moralement, mais elle est un peu renfermée et insuffisamment active dans le travail social. Terechkova est active dans la société, et fait usage de sa grande autorité parmi tous ceux qu'elle connaît. Yerkina a moins de qualités techniques et physiques, mais elle persiste à s'améliorer et elle sera sans aucun doute une
plutôt bonne cosmonaute. Nous devons d'abord envoyer Terechkova en vol spatial, et son double sera Solovyeva. Terechkova, c'est une Gagarine en jupon.[1]
Même si les quatre femmes étaient prêtes à voler, il restait certaines questions à régler. Il n’y avait toujours pas de consensus clair sur la mission, s’agirait-t-il d’une mission conjointe avec un deuxième Vostok, et si oui, le deuxième Vostok transporterait-t-il un homme ou une femme. En plus de ces interrogations, l’usine n°918 qui s’était vu confié la réalisation de la combinaison spatiale féminine avait rencontrée des soucis de conception. Une nouvelle fois, les dirigeants avaient été incapables de prioriser et d’établir un minutage précis de la mission. Mi-janvier 1963, trois options sérieuses se dessinaient : Un seul vol d'une femme sur un vaisseau Vostok d'une durée d'un à trois jours, un vol de deux vaisseaux avec des femmes, lancés à une journée d’intervalle et atterrissant le même jour et enfin un vol avec deux vaisseaux, l’un transportant un homme pendant cinq à sept jours et l’autre, une femme pendant trois jours.
Nomination officielle de Bykovskiy par la Commission d'Etat


Finalement, le 21 mars 1963, le Comité central a validé le projet d’un vol de groupe avec deux vaisseaux, l’un avec un homme, l’autre avec une femme. Le vol était prévu pour mai-juin. L’OKB-1 a reçu aussi instruction de fabriquer quatre engins Vostok supplémentaires pour la fin 1963. Le premier vaisseau spatial emmènerait un homme en orbite pendant huit jours complets, tandis que le second porterait la première femme dans l'espace pendant deux à trois jours.
La première réunion de la Commission d'État pour Vostok a eu lieu le 1er mai, sous la direction de son nouveau président, le lieutenant général d'artillerie Georgiy A. Tyulin. Traditionnellement les présidents de Commission d’Etat était des personnages de haut-rang ministériel. La nomination de Tyulin était assez surprenante, la direction du Parti n’attachait peut-être pas la même importance à cette mission. Cette commission rassemblait notamment Glushko et Korolev, en plein cœur de leur combat sur le N1, ainsi que de nombreux membres des forces de missiles stratégiques et de l’armée de l’Air, des concepteurs en chef, des scientifiques, des cosmonautes vétérans et les médecins de l’Armée de l’Air. La commission a validé les deux lancements du 3 au 5 juin. Bykovskiy était le candidat favori chez les hommes, le choix était plus compliqué chez les femmes. Korolev, Karpov, Kamanin et l'instructeur de parachutisme Nikolay
K. Nikitin soutenaient la candidature de Terechkova , alors que côté médecins et scientifiques, le soutien allait à Ponomareva. Finalement le choix s’est porté sur Terechkova, Solovyeva et Ponomareva seraient ses doublures.
Le lancement prévu le 8 juin a été retardé de trois à quatre jours à cause de nouveaux problèmes rencontrés dans les systèmes de guidage et de radio. Un nouveau report aux 14 et 15 juin a été déclenché à la suite d’une tempête solaire, augmentant fortement le niveau de rayonnement dans la haute atmosphère. Le report des lancements a aggravé la tension sur le site. Korolev était malade, il avait de la fièvre et on lui avait diagnostiqué une inflammation pulmonaire.


Dernière discussion entre Bykovskiy et Korolev avant le décollage
La préparation du vaisseau était compliquée. A T-5 minutes, le voyant du panneau de commande du troisième étage du booster a refusé de s'allumer, le problème a été attribué à une défaillance de l'unité de gyroscope-instrumentation. Une altercation sévère s’est engagée entre Korolev et Kuznetsov, responsable de l’unité gyroscope. Si les ingénieurs de Kuznetsov ne réparaient pas l'échec dans les six heures, le lancement devrait être reporté à une date ultérieure car les conditions météorologiques se détérioraient. Si le lancement était reporté, le booster 8K72K devrait être vidé, ramené au bâtiment de test d'assemblage et démonté. Certaines composantes du vaisseau expiraient fin août. La tension était à son comble. L'un des adjoints de Kuznetsov a signalé finalement que ses ingénieurs pourraient remplacer l'unité incriminée par une nouvelle dans les deux à trois heures. Kuznetsov, en accord avec Pilyugin et Ryazanskiy, a décidé de maintenir le lancement. Le président de la Commission d'État, Tyulin, a pris la décision de garder Bykovskiy dans sa capsule pendant toute cette période. A quelques secondes du lancement, les concepteurs dans le bunker se sont aperçus que le câble reliant la fusée au sol pendant la phase de réparation était resté branché. Il était trop tard pour le débrancher ; dans un moment désespéré, Korolev, Voskresenskiy et le chef des
opérations de lancement des Forces de missiles stratégiques Kirillov se sont regardé et ont confirmé le lancement. Lors de l'allumage, le câble a simplement arraché sa prise et est tombé sur le bord de l’aire de lancement.
Ignorant ce problème, le major Valeriy F. Bykovskiy, a décollé dans son vaisseau spatial Vostok 5 à 14 h 58 minutes 58 secondes, heure de Moscou. L’orbite atteinte était légèrement inférieure à celle prévue. Terechkova a assisté au décollage depuis un immeuble voisin puis a félicité par radio son camarade une fois celui-ci en orbite. Pendant ses premières orbite, Bykovskiy a effectué les tests de routines, discuté avec Khrouchtchev. Lors de sa dix-huitième orbite il a retiré ses sangles et a flotté dans la capsule relativement spacieuse. Les transmissions télévisées ont continué à envoyer un flux sans fin de vidéo des singeries de Bykovskiy.


Préparation de Terechkova avant le décollage
Alors que Bykovskiy terminait sa deuxième journée dans l'espace, Terechkova se préparait pour son heure de gloire. Son lancement était prévu le 16 juin 12 h 30, heure de Moscou. Le jour du lancement, Terechkova est arrivé à l'aire de trafic en fin de matinée et a été accueillie par Korolev, Tyulin et d'autres membres de la Commission d'État. Cette fois, les préparatifs préalables au lancement se sont déroulés sans incident. Le sous-Lieutenant Valentina V. Terechkova, a décollé à 12 h 29 minutes 52 secondes, heure de Moscou, à bord de son vaisseau spatial Vostok 6. En quelques minutes, elle est entrée en orbite avec succès, devenant ainsi la première femme dans l'espace. Contrairement à Vostok 3 et 4, en raison du profil de mission légèrement différent, les deux véhicules ne se sont approchés que deux fois pendant quelques minutes à chaque orbite.
Vostok 5 et Vostok 6 ont volé à proximité immédiatement après le lancement, lorsqu'ils se sont croisés à une distance d'environ cinq kilomètres. Bykovskiy a rapporté plus tard qu'il n'avait pas repéré Vostok 6, tandis que Terechkova pensait avoir aperçu Vostok 5. Les deux cosmonautes ont établi un contact de communication entre eux à 13 heures, et à partir de 16 heure, la télévision de Moscou a diffusé des images en direct de Terechkova dans sa capsule. Il semble que Terechkova ait brièvement
souffert de la même affliction qui avait gâché le vol de Titov deux ans auparavant. Les Soviétiques ont rapporté plus tard :
Elle ne se sentait pas bien sur les premières orbites. La commission discutait même de la possibilité de mettre fin au vol du Vostok-6 plus tôt que prévu. [Tyulin] a discuté avec Terechkova par radio. Elle a demandé que le vol ne soit pas interrompu. Elle a dit qu'elle se sentait déjà mieux (cela a été vérifié plus tard avec les données de télémétrie) et a assuré à la Commission d'État qu'elle réaliserait « tout ce que le programme pouvait faire » et ferait « tout comme on nous a appris »[2].
Le 17 juin au matin, le groupe technique de la Commission d'État a décidé de réduire la mission de Bykovskiy à cinq jours en raison de son orbite plus basse que prévue. Sauf urgence, le vol de Terechkova durerait les trois jours complets. Les deux cosmonautes ont déclaré se sentir en excellente forme toute la journée ; Le matin du 18 juin, la Commission d'État a décidé finalement des heures d'atterrissage des deux cosmonautes : Bykovskiy rentrerait sur son quatre-vingt-deuxième orbite à la fin de son cinquième jour, et Terechkova reviendrait sur ses quarante neuvièmes orbites à la fin de son troisième jour. Terechkova a continué à rapporter qu'elle se sentait en excellente condition, mais les transmissions télévisées du 18 juin l’ont montré fatiguée et affaiblie. A la grande déception des ingénieurs au sol, Terechkova n’a pas réussi à atteindre l'un des objectifs majeurs de sa mission : l'orientation manuelle de son vaisseau spatial. Terechkova se devait de réussir cette manœuvre en cas de difficulté lors de sa rentrée dans l’atmosphère. Le lendemain, dernier jour de son vol, elle a effectué finalement l'exercice qu'elle n'avait pas réussi la veille.


Terechkova à son retour sur Terre
L'ordre de mise à feu du moteur de retour sur Vostok 6 a été envoyé à 9 h 39, heure de Moscou, le 1er juin. La tension était élevée au centre de contrôle de NII près de Moscou car Terechkova était restée silencieuse tout au long de la rentrée, ne faisant aucun rapport sur la mise à niveau ou la séparation de ses modules de vaisseau spatial. Arrivée à sept kilomètres d'altitude, des boulons explosifs ont déclenché l'expulsion de l'écoutille située au-dessus de la tête de Terechkova et deux secondes plus tard le siège éjectable a été catapulté par des charges pyrotechniques à l'extérieur de la cabine avec la cosmonaute sanglée dans celui-ci. A 4 kilomètres d'altitude, le siège a été à son tour largué et Terechkova a poursuivi sa descente en parachute. Elle a atterri après deux jours, vingt-deux heures et cinquante minutes à environ 620 kilomètres au nord-est de la ville de Karaganda au Kazakhstan. La rentrée de Bykovskiy a été plus mouvementée. Comme pour Gagarine et Titov, son compartiment d'instruments n'a pas réussi à se séparer à temps de l'appareil de descente sphérique avant de rentrer dans l'atmosphère, il a atterri après un record de quatre jours, vingt-trois heures et six minutes environ trois heures après Terechkova et à 800 kilomètres d’elle.
Peu après son atterrissage, Terechkova a été rapatriée à Moscou où l'attendait une réception triomphale. Accompagnée de Valeri Bykovskiy, elle a participé à une cérémonie officielle donnée en leur honneur sur la place Rouge. La foule a ovationné les deux cosmonautes. Mais les rapports sur les performances de Terechkova durant son vol étaient tous négatifs. Le responsable de l'entrainement des cosmonautes Nikolaï Kamanin a noté que Terechkova s'était rapidement fatiguée, avait peu mangé et avait beaucoup dormi. Sa capacité de travail avait été inférieure à ce qui était attendu. A plusieurs reprises durant le vol elle n'avait pas effectué les tâches prévues notamment durant la phase finale de la mission, où elle devait commenter le fonctionnement du système de contrôle d'attitude et indiquer ses sensations durant la rentrée atmosphérique. Le responsable médical a indiqué dans son rapport que Terechkova avait été malade durant les 32e et 42e orbite, que son appétit avait diminué, qu'elle avait vomi et que son activité cardiaque s'était ralentie. Korolev a été très critique envers Terechkova, allant jusqu’à dire que l’espace n’était pas un endroit pour les femmes. Appréciations critiques certainement dues à la misogynie de Korolev, en tout cas, du vivant de celui-ci, aucune femme ne repartira dans l’espace.


Gagarine, Terechkova, Khrouchtchev et Bykovskiy à Moscou


Le public soviétique ne savait pratiquement rien de Valentina Terechkova lorsqu'elle est devenue célèbre en juin 1963. Mais grâce au travail efficace des journalistes, les lecteurs ont rapidement pris connaissance de la biographie extrêmement polissée et très soviétique de la nouvelle cosmonaute. Les premières couvertures médiatiques ont souligné les vertus des origines familiales, de l'enfance et de la jeunesse de Terechkova, la dépeignant comme l'héroïne politiquement impeccable d'un conte de fées communiste.
Le 3 novembre 1963, Terechkova a épousé le cosmonautes Nikolayev. Le mariage entre les deux cosmonautes de Vostok 3 et 6 a été relayé très fortement par la presse occidentale. Nikolayev et Terechkova avaient toujours été considéré comme de bons amis, la notion de mariage était apparue très vite après le vol de Terechkova. Certains historiens soviétiques ont suggéré avec cynisme que c’était une union arrangée, une opération de communication et de relation publique. Kamanin semble effectivement avoir joué un rôle dans leur relation. Kamanin a suggéré de fixer le jour du mariage fin octobre ou début novembre pour éviter tout conflit avec leur programme de voyage à l'étranger. Finalement la date du 3 novembre a été fixée par une décision formelle du Parti. Ce mariage organisé par l’Etat a regroupé de nombreuses personnalité du programme spatial : Khrouchtchev, Malinovskiy, Biryuzov, Smirnov, Keldysh, Rudenko, Serbin et d'autres. Korolev et Glushko ont été autorisé à participer à ce mariage très publique, tout en restant le plus possible dans l’ombre. Les jeunes mariés ont passé leur lune de miel lors d'un voyage de propagande en Inde. Pourtant, malgré cette méfiance, des correspondants occidentaux invités se sont doutés de la présence des concepteurs en chef. Le correspondant du Times a écrit :